Découvrez les 10 crus du Beaujolais

Le Beaujolais possède des paysages à couper le souffle. Mais pas seulement. Il détient sa richesse de son vignoble, ses 10 crus, 12 appellations, traditions, patrimoine viticole et légendes du vignoble.

Brouilly
Côte de Brouilly
Régnié
Morgon
Chiroubles
Fleurie
Moulin à Vent
Chénas
Juliénas
Saint-Amour

Un petit mot sur la région viticole beaujolaise

Le Beaujolais est une région viticole située en France, plus précisément dans le département du Rhône, au sud de la Bourgogne. D’ailleurs, le Beaujolais fait partie de la Bourgogne viticole !

Le Beaujolais viticole
Crédit photo : Etienne-Ramousse

De plus, les origines des crus du Beaujolais remontent à plusieurs siècles.

L’une des particularités du Beaujolais est la dominance du cépage Gamay dans la production de ses vins rouges. Ce cépage produit des vins rouges légers et fruités, caractéristiques des vins du Beaujolais.

L’histoire des crus du Beaujolais remonte au Moyen Âge, lorsque les moines de l’abbaye de Cluny, située dans la région, ont commencé à cultiver des vignes. Au fil du temps, la production de vin s’est développée et on constata des différences intéressantes en fonction des différents terroirs. Par conséquent, plusieurs crus distincts émergèrent.

Les crus du Beaujolais sont classés en différentes appellations, qui forment les dix crus du Beaujolais. Chacun de ces crus possède son propre terroir et ses caractéristiques spécifiques, ce qui donne aux vins des saveurs uniques.

Où se situent les crus du Beaujolais ?

Les crus du Beaujolais sont répartis sur une superficie d’environ 15 000 hectares, sur deux départements qui sont le Rhône et la Saône-et-Loire. Les 10 crus se focalisent entre la commune de Leynes au nord et la commune de Saint-Etienne-la-Varenne au sud.

La topographie du Beaujolais est caractérisée par des collines douces et vallonnées, qui sont une extension des montagnes du Massif central. Ces collines sont essentielles pour le développement des vignobles. En effet, elles offrent une exposition idéale au soleil et une bonne circulation de l’air.

Les crus du Beaujolais sont situés à différentes altitudes, ce qui contribue à la diversité des vins produits. Certes, les vignobles s’étendent de 150 mètres d’altitude jusqu’à environ 600 mètres dans les régions plus élevées.

Chaque cru a son propre microclimat et ses caractéristiques géologiques uniques, ce qui se reflète dans les saveurs, les arômes et la structure des vins produits.

N’oublions pas que les 10 crus du Beaujolais reposent sur deux appellations de grande notoriété, et qui plus est, de très vastes appellations. Ce sont l’AOC Beaujolais, et l’AOC Beaujolais-Villages.

Brouilly : le plus vaste des crus du Beaujolais

Brouilly est le plus vaste des 10 crus. De plus, c’est aussi le premier en partant du sud, au dessus de l’AOC Beaujolais. En son milieu, il y a une colline réputée, le Mont Brouilly, où règne un autre cru : le Côte de Brouilly. D’ailleurs, ce mont est labellisé Géoparc Mondial de l’UNESCO. De plus, en son sommet, un belvédère permet de comprendre la géologie variée de la région. Chaque année, cette région attire des milliers de visiteurs pour sa réputée route des vins.

L’AOC Brouilly est née en 1938 et sa superficie actuelle est d’environ 1300 hectares. En savoir plus sur l’AOC Brouilly.

Aussi, le cépage unique du Brouilly est bien sûr le Gamay, comme tous les vins rouges et rosés de la région.

L’appellation Brouilly rassemble des vins qui expriment la grande diversité des sols particulièrement riches : granit rose, marnes, pierres bleues calcaires et sols d’alluvions à l’est du Mont Brouilly. Par conséquence, leurs profils aromatique peuvent être variés.

De plus, les Brouilly sont des vins Beaujolais authentiques. En effet, ils allient souplesse, finesse et bouquet fruité. Malgré tout, ils s’apprécient sur leur jeunesse dans les 3 – 4 ans après récolte.

Dégustez le Brouilly.

Le Côte de Brouilly : la montagne ça nous gagne

Cette AOC se situe sur les pentes du mont Brouilly (à 480 m), et offre des vins riches et structurés.

Depuis 1938, le Côte de Brouilly fait partie des 10 crus du Beaujolais, tous dans la partie nord de la région. L’aire d’appellation s’étend sur quatre communes du département du Rhône, en 320 hectares. Il s’agit de Cercié, Odenas, Quincié-en-Beaujolais, et Saint-Lager. La chapelle Notre-Dame aux Raisins (joli petit nom) domine ce mamelon. Elle fut construite en 1854 pour implorer la protection de la vierge contre l’oïdium.

Le Côte de Brouilly couvre une grande partie du mont, et notamment sur les coteaux orientés vers l’est et le sud, car ils bénéficient d’un très bon ensoleillement.

On trouve sur le versant méridional du massif, deux célèbres climats. Ce sont l’Héronde à Odenas, et l’Ecluse à Saint-Lager. Les sols sont essentiellement des roches magmatiques et éruptives : granites sur la partie basse des versants orientés vers l’ouest et fameuses pierres bleues au nord-est.

Par conséquent, ces terroirs très particuliers confèrent aux vins un caractère original, corsé et élégant. Le Côte de Brouilly est plus charpenté que le Brouilly.

Dégustez le Côte de Brouilly

Le Régnié : le petit dernier

En 1988, la commune de Régnié-Durette devient le dixième et dernier cru du Beaujolais, appellation Régnié. C’est donc une AOC très récente ! Pourtant, sa situation sur la route menant à la vallée de la Loire lui avait permis d’écouler ses vins jusqu’à Paris dès le XVIIIème siècle.

C’est une petite appellation de seulement 400 hectares, uniquement en vins rouges. En savoir plus.

Le vignoble de l’appellation Régnié couvre des croupes granitiques au nord de la montagne de Brouilly. Ses terroirs sont précoces, orientés nord-ouest / sud-est, et sur des sols souvent légers. Le Gamay, ici, produit des vins très fruités, gouleyants, avec beaucoup de finesse et d’élégance, parfois même des éléments minéraux.

Grâce à ses caractéristiques gustatives, c’est un vin d’initiation pour apprendre à déguster et à apprécier les vins rouges. C’est aussi un vin d’apéritif, ou pour les soirées tapas, mâchon, pique-nique, casse-croûte… C’est aussi un vin d’élégance pour les plats délicats, ou entrées froides.

Dégustez le Régnié.

Morgon : le style bourguignon

Le Morgon est l’un des 10 crus les plus connus. On dit qu’il a le charme d’un Bourgogne et le fruit d’un Beaujolais.

Depuis 1936, le Morgon fait partie des 10 crus du Beaujolais. De plus, avec ses 1100 hectares de superficie, il est le 2ème plus étendu des 10 crus . Le premier c’est le Brouilly ! Et tout ça sur une seule commune : Villié-Morgon.

Le Mont du Py domine l’appellation et est même un véritable emblème dans le vignoble. Dégustez un Morgon Côte du Py.

Les sols de cette AOC sont variés : granites, pierres bleues, piémonts. Donc, selon leur nature, le Morgon est parfois rond et raffiné, et parfois puissant et structuré.

En effet, la Côte du Py, le plus célèbre des terroirs de l’appellation, est composé de pierres bleues et de schistes décomposés (roche pourrie). De ce fait, ses vins allient puissance et caractère.

Globalement, il fait partie des crus du Beaujolais ayant le meilleur potentiel de garde (jusqu’à 10 ans). Alors, profitez en pour remplir votre cave car ce sont aussi de très bons rapports qualité prix.

Dégustez un Morgon.

Chiroubles : élégance et finesse

Le Chiroubles est situé à 10 kms à l’ouest de la commune de Romanèche-Thorins et de la vallée de la Saône. Les vignes poussent sur des sols composés de sables granitiques.

Aussi, l’aire d’appellation s’insère entre Villié-Morgon au sud et Fleurie au nord-est, et ne dépasse pas ses limites communales. Par conséquent, c’est un petit vignoble de 360 hectares dans un cirque naturel.

Malgré tout, le Chiroubles n’a d’égal que la qualité de ses vins, sans aucun doute parmi les plus fins du Beaujolais.

En effet, ce cru du Beaujolais est un vin peu tannique, tendre et raffiné. On le caractérise souvent par ses arômes floraux : pivoine, violette, iris. Mais le gamay exprime aussi son remarquable fruité sur cette appellation. Dégustez un Chiroubles.

Le saviez vous ? La commune de Chiroubles a été le théâtre d’essais opiniâtres pour vaincre le fléaux du phylloxéra. Ce puceron apparu en 1865 sur le territoire français, a bien décimer le vignoble national.

En effet, natif du village, l’agronome Victor Pulliat préconisa le greffage sur plants américains résistants à l’insecte. Le procédé fut adopté dans tous les vignobles européens. D’ailleurs, Victor Pulliat a légué son nom à un concours qui, en avril, met en compétition les crus du Beaujolais. En savoir plus sur ce M. Victor Pulliat.

Fleurie : le plus féminin des crus du Beaujolais

L’appellation Fleurie est l’un des 10 crus du Beaujolais, réputé depuis le XVIIIème siècle mais AOC officielle depuis 1948.

Il est bordé au nord par le Moulin-à-Vent, au midi par le Morgon, et au couchant par le Chiroubles. D’ailleurs, le vignoble est abrité des vents de l’ouest par les monts du Beaujolais. Ainsi, il bénéficie d’une exposition sud-est. De plus, il s’étage jusqu’aux pieds de la chapelle de la Madone, à 425 m  d’altitude.

Ici le gamay s’enracine dans un sol sableux issu de la désagrégation du granite rose. Ces terrains légers des coteaux engendrent des vins remarquables par leur finesse. Dégustez un Fleurie.

D’ailleurs, le Fleurie est souvent présenté comme le plus féminin des crus du Beaujolais.

Fleurie dégusté par une femme : le plus féminin des crus du beaujolais
Crédit photo : nonmisvegliate

Pourtant, les parcelles installées sur du granite ou les sols plus profonds et argileux du bas de pente, donnent des vins plus corsés. C’est le cas par exemple du fameux terroir Grille Midi. Découvrez le Fleurie Grille Midi.

Le saviez vous : l’appellation Fleurie se répand sur une seule commune. Du même nom que l’AOC, Fleurie fait référence à un légionnaire romain.

Moulin à Vent : le plus réputé des crus du Beaujolais

Depuis 1936, le Moulin à Vent fait partie des 10 crus de la région. Il se situe au nord de la région et s’étend sur environ 670 hectares répartis entre deux communes seulement : Romanèche-Thorins et Chénas. 

On dit de lui que c’est le Seigneur du Beaujolais, certainement car la grande qualité de ses vins est reconnue ! Contrairement aux autres crus, il ne porte pas le nom d’une commune, mais de son emblème. En effet, c’est le moulin à vent classé monument historique qui domine le vignoble du haut d’une colline.

Aussi, les sols bien souvent granitiques sont exigeants. Les vents dont le moulin témoigne, sont puissants. De ce fait, sur ces collines, le gamay est contraint et se réduit donc naturellement à un faible rendement. Donc, cela nous offre des vins concentrés et puissants, apte à la garde. D’ailleurs, on le compare souvent à ses cousins bourguignons de la Côte d’Or.

Dégustez un Moulin à Vent.

Enfin, certains terroirs sont plus prisés, haut de gamme. C’est le cas par exemple des Thorins.

Chénas : petit mais au grand caractère

Le Chénas, est la plus petite appellation du Beaujolais. Elle s’étend sur les communes de Chénas et La Chapelle-de-Guinchay, de part et d’autre de la Mauvaise. En effet, sa superficie est de seulement 300 hectares. Elle domine d’est en ouest l’aire de Moulin-à-Vent, face à la vallée de la Saône.

Son nom vient des anciennes plantations de chênes, défrichées par les Gallo-Romains puis par les ordres monastiques. D’ailleurs, on dit que le vin puise la force de son caractère dans le passé de son sol.

Le vin Chénas vient de sols granitiques très sableux et maigres, en coteaux. En conséquence, cela ne permet qu’une production limitée, mais d’une grande qualité. En somme, ce sont des vins charnus et chaleureux, qui peuvent très bien vieillir (jusqu’à 8 ou 10 ans). De plus, on retrouve dans le vin Chénas les arômes de pivoine, épices et fruits noirs. Dégustez un Chénas.

Le vin Chénas est moins connu que le Moulin-à-Vent, mais il possède le corps et les qualités de leurs prestigieux voisins. Ils bénéficient eux aussi d’une macération assez longue pour la région (de 10 à 15 jours), et parfois d’un élevage sous bois.

Juliénas : un cru riche et charpenté

Le Juliénas couvre la face sud et sud-ouest du mont de Bessay, qui du haut de ses 478 m, représente l’ultime colline du Beaujolais. Ce cru comprend 600 hectares sur les communes de Pruzilly, Emeringes, Jullié et Juliénas. De plus, l’appellation bénéficie d’un excellent ensoleillement.

Le nom de cette appellation évoque Jules César et ses légions qui occupèrent la région et, peut-être, y cultivaient déjà la vigne.

Jules César
Crédit photo : GDJ

La particularité de ce cru est la diversité de ses sols. En effet, on y trouve des sols granitiques, terrains sédimentaires et roches pourries.

Globalement, ces terroirs sont à l’origine de vins de caractère et de bonne garde. Par conséquent, le Juliénas est riche en tanins et possède un beau bouquet (fruits rouges et noirs, pivoine, violette, épices, parfois même de la minéralité). Dégustez un Juliénas.

Saint-Amour et l’histoire romantique de ce cru septentrional

Depuis 1946, l’AOP Saint Amour fait partie des 10 crus de la région. 

Le Saint Amour se situe à l’extrémité septentrionale du Beaujolais et à 15 km de Mâcon. Il est représenté par une seule commune, sur 320 hectares : Saint-Amour-Bellevue. En effet, c’est une toute petite appellation mais dont la réputation n’est plus à faire.

Les vignes pour la plupart à 250 m d’altitude sont plantées sur des terrains granitiques et argilo-siliceux, des cailloutis, des couches schisteuses.

Bien que charmeur, ce cru peut se montrer tantôt ange (soyeux et gourmand), tantôt démon (puissant et épicé). Dégustez le Saint-Amour.

Dans ce village, on célèbre cupidon à tous les coins de rue. Bien sûr, il est le roi de la table lors du 14 février. Ici on le consomme pourtant toute l’année. Avec sa texture charnue et soyeuse, il a l’avantage de se marier facilement.

Dégustation du Saint Amour
Crédit photo : StockSnap