Honneur aux conscrits des classes en 4 !

La fête des conscrits : un peu d’histoire

Tout commença en 1804, quelques années seulement après la loi de la conscription. En ce temps là, les jeunes hommes de 20 ans étaient appelés, et certains seulement partaient au front, à l’issue d’un tirage au sort.

Avant leur départ, ils faisaient la fête ensemble, quelque soit leur rang social. En cela la fête des conscrits d’aujourd’hui a gardé ce but. Celui de créer des liens qui vont au delà des différences sociales et générationnelles. A l’époque, il était courant que les familles de gens fortunés paient les familles dans le besoin pour échanger les rôles de leurs fils respectifs si l’un d’eux étaient plus chanceux au tirage au sort.

A Villefranche-sur-Saône, le tirage au sort se faisait à l’Hôtel de Ville. Pendant le second empire, deux jeunes caladois se présentèrent en costume noir et gibus sur la tête. La mode était lancée, et les années suivantes les autres appelés firent de même. La coutume était instaurée et elle existe toujours car l’habit du conscrit c’est bien justement le costume noir, chemise blanche, nœud papillon, gibus noir mais avec le ruban de couleur qui détermine votre décade, et le bouquet de mimosa à la main !

En 1880, Charles Hugand à Villefranche, fût le premier à vouloir fêter les 20 ans de son tirage au sort. La tradition était née, et la fin du service militaire en 1998 ne l’arrêta pas pour autant.

La tradition des conscrits aujourd’hui ça donne quoi ?

Il faut le vivre pour le comprendre vraiment. La tradition des conscrits permet de créer des liens indéniables entre les personnes d’une même classe, quelque soit le rang social, l’origine ou même encore l’âge ! A Villefranche sur Saône, et dans les villages environnants du Beaujolais c’est une tradition incontournable qui régit la vie en société. Pourtant, la conscription était nationale. Mais nulle part ailleurs cette tradition ne pris autant d’ampleur !

Grâce aux fêtes qui réunissent chaque année toutes les décades d’une même classe, cette tradition cimente des liens d’amitié intergénérationnels indéfectibles. Cette année on met à l’honneur les classes en 4 car nous sommes en 2024. Par exemple, vont festoyer ensemble tous les gens nés en 2004, 1994, 1984, 1974, 1964, 1954, 1944, 1934 et quelques 1924 ! Et oui car les personnes de 90 et 100 ans tiennent bien entendus à être présents ! Entre conscrits, on se tutoie sans hésitation, on s’entraide, et on s’amuse bien sûr !

Petite anecdote pour moi qui ne suis pas originaire de la région : quand je suis arrivée dans le Beaujolais, après m’avoir demandé mon prénom, les gens me demandaient de quelle classe j’étais 😆 Si par hasard mon interlocuteur était également de la 0, on se tutoyait et on s’appréhendait comme des amis de longue date ! Au début c’était la grande surprise, maintenant je fais de même 🤣

Quel est donc le principe des fêtes de conscrits ?

A Villefranche sur Saône, c’est tout un programme !

Les festivités s’étalent sur environ 8 jours à partir du troisième week-end de janvier. Le programme est précis, c’est du sérieux, et il y a même un cahier des charges (une sorte de loi du conscrits) pour assurer une bonne tenue de chacun et éviter les débordements.

Chaque année il y a environ 350 à 500 conscrits caladois participants ! Et attention, seulement des hommes ! Tradition oblige !

Le moment le plus attendu c’est « la vague » des conscrits. Chaque décade, démarquée par une couleur de ruban différente sur le gibus défile. On forme des rangs où les conscrits se tiennent par le coude. On avance en dansant (une sorte de pas-chassés) de gauche à droite, en décalé avec le rang de devant et de derrière.

Chaque décade est séparée par une fanfare. Du bout de la rue, lorsqu’on voit le défilé arriver, on a comme une impression de vagues dans une mer noire ponctuée de rubans de couleur. C’est magnifique ! A voir au moins une fois dans sa vie ! D’ailleurs, cette fête de grande renommée attire tous les ans de nombreux visiteurs.

Dans les villages aux alentours, on est plus souples mais on s’amuse tout autant !

Cela commence en janvier (avec le Pérréon et Theizé) et cela va bien jusqu’en avril-mai. Chaque week-end, un des villages Beaujolais s’anime à l’honneur des conscrits ! Décorations colorées, banderoles « honneur aux conscrits », programmes des festivités affichés ! Tous les habitants sont là pour arroser l’année de leur proches qui font les classes.

Il y a bien sûr la vague à l’issue de laquelle a lieu un dépôt de gerbe en mémoire des jeunes appelés tombés au front. Mais il y a aussi un défilé de char déguisés, bal du soir, et le fameux « banquet des classes » où l’on mange, boit et danse, toutes décades confondues et bien heureusement hommes et femmes ensembles !

Mais avant cela, il y a quelques préparatifs qui peuvent durer plusieurs années. Et l’année qui précède celle des classes, on organise des manifestations à but lucratif qui aideront les conscrits à financer leur fête. Il en va de soi que dans le Beaujolais, on trouve régulièrement des matinées boudins, matinée saucisson à cuire au gêne, ventes de brioches, concours de belote, etc

Des idées de cadeaux pour nos conscrits des classes en 4

La tradition veut que lorsqu’on a dans notre entourage une personne qui fait partie des classes de l’année, on lui offre un cadeau lors des fêtes des conscrits !

Chez Mathelin vous trouverez pleins d’idées de cadeaux particulièrement destinés aux classards.

Et le cadeau le plus attendu pendant les fêtes de conscrits, c’est le magnum (ou jeroboam : 3 litres) gravé à l’effigie des classes en 4 !